Analyse des prix du blé payé au producteur pour 2024
En 2024, le marché du blé a connu des fluctuations notables en raison de tensions géopolitiques et de conditions climatiques. Les prix payés aux producteurs ont été influencés par divers facteurs, tels que la guerre en Ukraine, la parité euro-dollar et les récoltes. Cet article analyse en détail les prix du blé payé au producteur pour 2024, afin de mieux comprendre les enjeux de ce marché.
Contexte global du marché du blé en 2024
En 2024, le marché global du blé a connu des fluctuations notables, principalement en raison des tensions géopolitiques et des conditions climatiques. La guerre en Ukraine et la situation en Russie continuent d'influencer les marchés, augmentant la volatilité des prix. Par exemple, le prix du blé à Rouen en mai était de 236€/t, reflétant ces conditions.
Une offre mondiale abondante qui pèse sur les prix
Malgré des facteurs d'incertitude, l'offre mondiale de blé reste abondante cette année. Plusieurs éléments expliquent cette situation :
Des récoltes record dans certains grands pays exportateurs comme l'Australie, où la production a atteint un niveau historique.
Une pression exportatrice de la Russie, qui a augmenté ses volumes à l'international à des prix très compétitifs.
Des stocks mondiaux de fin de campagne en légère baisse mais à des niveaux toujours confortables.
Cette offre abondante pèse sur les cours mondiaux du blé. Les acheteurs, anticipant une poursuite de la baisse des prix, se montrent attentistes dans leurs achats.
Une demande qui ne soutient pas les prix
Du côté de la demande, peu d'éléments permettent de soutenir les cours actuellement :
La Chine, gros importateur mondial, est peu présente sur le marché international cette année.
Les principaux acheteurs comme l'Égypte, l'Algérie ou l'Indonésie n'ont pas augmenté significativement leurs achats.
Les craintes qui pesaient sur les récoltes 2023, en raison de conditions météo défavorables dans certaines zones, ne se sont pas concrétisées.
Sans soutien notable de la demande, il est difficile pour les prix de se redresser dans ce contexte d'offre excédentaire. Les acteurs du marché restent donc prudents.
Des facteurs qui pourraient influencer l'évolution des prix
Certains éléments sont toutefois surveillés de près car ils pourraient avoir un impact haussier sur les cours du blé :
L'évolution de la situation en mer Noire, qui concentre une part importante des échanges mondiaux. Toute perturbation pourrait faire remonter les prix.
Une altération des conditions de culture dans les grands pays producteurs (sécheresse, excès d'eau, etc.) qui ferait craindre pour les récoltes à venir.
Un redémarrage plus fort que prévu de l'économie chinoise et de ses importations de blé.
Mais à court terme, le marché semble s'orienter vers une poursuite de la tendance baissière, sauf événement majeur. Les prix sur Euronext sont descendus sous les 210 €/t en février, au plus bas depuis mi-2021, reflétant bien ce contexte.
Détails des cotations pour le blé tendre et fourrager
Au 7 mai 2024, les marchés physiques français affichaient des cotations contrastées pour le blé meunier et le blé fourrager. Ces variations s'expliquent par différents facteurs, notamment les conditions météorologiques dans les principales régions productrices et les politiques d'exportation.
Blé meunier : des prix en hausse
Pour le blé meunier, les cotations étaient en progression sensible sur les principales places portuaires françaises :
Rendu Dunkerque : 236 €/t (+7 €/t par rapport à la précédente cotation)
Rendu La Pallice : 236 €/t (+7 €/t)
Rendu Rouen : 210,5 €/t (+7,5 €/t)
Cette hausse des prix s'explique en partie par des conditions climatiques mitigées en France et en Europe, avec un déficit hydrique qui commence à préoccuper dans certaines régions. Par ailleurs, la demande à l'export reste soutenue, notamment vers l'Afrique du Nord, ce qui contribue à tendre les prix.
Blé fourrager : un marché plus hétérogène
Côté blé fourrager, le marché apparaît plus hétérogène. Le Fob Creil affichait une cotation stable à 239 €/t au 7 mai. En revanche, pour la récolte 2024, le niveau de prix était inférieur, à 224 €/t départ Creil.
Cette différence de valorisation entre ancienne et nouvelle récolte traduit des anticipations de rendements corrects pour la prochaine moisson, malgré les inquiétudes sur la pluviométrie. Les stocks mondiaux de blé fourrager restent en effet à un niveau confortable.
L'influence des marchés mondiaux
Au-delà des facteurs intérieurs, l'évolution des prix du blé en France reste très dépendante du contexte international :
La situation en mer Noire, avec la poursuite du conflit entre la Russie et l'Ukraine, fait peser des incertitudes sur les volumes qui seront exportés.
La météo dans l'hémisphère Sud (Australie, Argentine) sera également déterminante, ces pays étant des concurrents majeurs sur le marché mondial du blé.
Enfin, l'évolution des parités monétaires, et notamment du taux de change euro/dollar, influera sur la compétitivité du blé français à l'export.
Dans ce contexte, les cotations du blé devraient rester volatiles dans les prochaines semaines sur les marchés français et européens. Les opérateurs seront attentifs aux prochaines publications sur les chiffres de production et d'échanges au niveau mondial.
Influence des devises et de la compétitivité internationale
À la date du 8 février 2024, la parité euro/dollar influence de manière importante la compétitivité des exportations européennes de blé et donc les prix payés aux producteurs français. L'euro s'est en effet stabilisé face au dollar à 1,0758, limitant ainsi la baisse des prix en Europe par rapport aux autres origines.
Un dollar fort pénalise les exportations européennes
Depuis plusieurs mois, le dollar est relativement fort par rapport à l'euro. Cela rend les exportations de blé européen moins compétitives face aux origines concurrentes comme la Russie ou l'Ukraine, dont les monnaies sont plus faibles. Malgré une demande soutenue des principaux importateurs comme l'Égypte ou l'Algérie, cette situation de change défavorable pèse sur les prix européens.
Selon le rapport WASDE du ministère américain de l'agriculture (USDA) publié le 8 février, les stocks de blé de l'UE en fin de campagne sont revus en légère hausse de 200 000 tonnes à 15,5 millions de tonnes, confirmant un écoulement plus difficile qu'anticipé initialement.
Une concurrence russe et ukrainienne agressive
Profitant de coûts de production et de transport avantageux, la Russie inonde le marché mondial avec son blé à des prix très compétitifs. Malgré les sanctions économiques et les difficultés logistiques liées au conflit, les exportations russes de blé se maintiennent à un rythme élevé, notamment vers l'Égypte, premier importateur mondial. De son côté, l'Ukraine parvient également à exporter des volumes significatifs de céréales via le corridor maritime mis en place grâce à un accord sous l'égide de l'ONU.
Pays
Exportations de blé 2023/24 (Mt)
Évolution vs 2022/23
Russie
44,0
+28%
UE
36,0
-9%
Ukraine
18,0
-18%
Des marchés qui restent volatils
Malgré une parité euro/dollar qui semble se stabiliser autour de 1,07-1,08, les acteurs du marché restent prudents. La guerre en Ukraine et les tensions géopolitiques maintiennent une forte incertitude :
Risques sur la poursuite des exportations via les ports ukrainiens
Possibilité de nouvelles sanctions contre la Russie
Spéculations sur l'évolution de la demande chinoise
Dans ce contexte, les prix du blé devraient rester sous pression et volatils dans les prochains mois, impactant directement la rémunération des producteurs français malgré une récolte 2023 de qualité.
Impact des conditions climatiques sur les récoltes
Les variations climatiques en 2024 ont eu un impact significatif sur la production de blé et les prix payés aux producteurs. Fin avril, des pluies abondantes en Russie ont provoqué une rapide baisse des cours mondiaux, les acheteurs se mettant en retrait dans l'espoir de profiter de prix encore plus bas.
Tensions météorologiques sur les récoltes
Les régions productrices de blé ont connu des conditions météorologiques contrastées en ce début d'année 2024. Si la Russie a bénéficié de précipitations favorables, d'autres zones ont souffert d'un déficit hydrique aux périodes clés du développement des cultures :
En Europe, la sécheresse printanière a réduit le potentiel de rendement, notamment en France où les semis d'hiver étaient déjà en retrait de 7,7% sur un an selon Agreste.
En Amérique du Nord, le manque de pluie a aussi limité la production canadienne et américaine. Les stocks de report s'annoncent en baisse.
En Argentine et en Australie, les récoltes record de l'an dernier ne devraient pas se renouveler, pesant sur les disponibilités exportables.
Un marché mondial volatil et sous pression
Sur les marchés à terme, les cotations du blé sont orientées à la baisse depuis plusieurs semaines, dans un contexte de concurrence exacerbée entre pays exportateurs. À la mi-février, le contrat mars 2024 est descendu sous les 590 cents/boisseau à Chicago et les 205 €/t sur Euronext, au plus bas depuis mi-2021.
Plusieurs facteurs pèsent sur les prix malgré les inquiétudes sur la production mondiale :
L'abondance de l'offre russe et ukrainienne qui cherchent à écouler leurs stocks à des tarifs compétitifs. Les exportations russes ont atteint un record en décembre.
L'atonie de la demande, les acheteurs se plaçant en retrait en espérant des prix encore plus bas.
L'appréciation du dollar face à l'euro qui pénalise la compétitivité du blé européen à l'export.
Préoccupations sur la rentabilité des producteurs
Pour les céréaliers français, la dégradation rapide des cours ces dernières semaines fait craindre une érosion des marges pour la récolte 2023. Avec un prix autour de 200 €/t départ ferme début février, les seuils de rentabilité pourraient ne pas être atteints compte tenu du renchérissement des charges (engrais, carburants, etc.).
La profession appelle donc à la prudence dans les stratégies de commercialisation, en attendant d'y voir plus clair sur les fondamentaux de l'offre et de la demande et l'impact final des à-coups climatiques sur les rendements.
Prévisions de récolte et implications économiques pour les producteurs
Les prix du blé ont récemment fortement baissé sur les marchés, malgré la diminution des surfaces hivernales emblavées en France en 2024 par rapport à 2023. Cette abondance de l'offre mondiale, accentuée par une concurrence féroce entre les exportateurs russes, ukrainiens et européens, pèse sur les cours.
L'USDA, dans son dernier rapport Wasde, prévoit une production mondiale de blé en très légère hausse et des stocks finaux en petite baisse pour 2023-2024. Mais cela ne suffira pas à soutenir durablement les prix, dans un contexte de demande atone des principaux importateurs.
Risque de rentabilité mise à mal pour les producteurs français
Compte tenu de l'envolée des charges (engrais, carburants...), ces niveaux de prix autour de 210 €/t pour le blé meunier français risquent de ne pas couvrir les coûts de production lors de la récolte 2023. Les marges brutes des céréaliculteurs seront donc sous pression, malgré des rendements qui s'annoncent pour l'instant dans la moyenne.
Une compétitivité à l'export à reconquérir
Face à l'agressivité de la Russie sur les marchés mondiaux et à la fermeté du dollar, la France devra redoubler d'efforts pour exporter sa récolte 2023 à des prix rémunérateurs pour les producteurs. Le retour à une parité €/$ plus favorable sera un facteur clé pour regagner en compétitivité.
L'essentiel à retenir sur les prix du blé payé au producteur en 2024
Le marché du blé en 2024 a été marqué par une forte volatilité des prix, due à des facteurs géopolitiques, climatiques et économiques. Malgré des prix élevés des charges, les revenus des producteurs pourraient ne pas atteindre les seuils de rentabilité. À l'avenir, il sera crucial de suivre l'évolution des tensions internationales, des conditions météorologiques et de la parité euro-dollar pour anticiper les fluctuations de ce marché complexe et assurer la viabilité de la filière blé française.
Machines agricoles et opérations culturales
Les opérations culturales de nos jours utilisent beaucoup de machines agricoles spécifiques telles que : le cueilleur-épanouilleur à maïs, le râteau-faneur-andaineur, la ramasseuse-presse, la ramasseuse-chargeuse, la pailleuse distributrice ou le robot-cueilleur.
Constructeurs de machines agricoles
En France, on compte plusieurs constructeurs pour les machines agricoles puisque le marché est en forte croissance. Les importateurs commencent également à percer à cause de cette demande en croissance.
Salons du machinisme agricole
Les salons du machinisme agricole se tiennent ainsi dans beaucoup de pays. Ne serait-ce qu’en Europe, on recense plus de 150 salons ou foires relatives à cela durant une année.